Deux semaines de négociations pour un accord en trois points, une fois de plus refusé par les États Unis.
Le premier, Un plan stratégique de 20 objectifs (déjà définis en 2002 pour 2010) qui devraient stabiliser la Biodiversité en 2020.
Le deuxième, un protocole de partage équitable des bénéfices tirés de l’accès aux ressources génétiques, des plantes, des animaux et autres organismes.
Concrètement, les industries pharmaceutiques et cosmétiques devront, pour chaque découverte issue de la faune ou la flore des pays du Sud, rémunérer ces pays. Cette disposition pourrait générer des revenus de plusieurs milliards au profit des pays en voie de développement.
Enfin, un plan de financement des mesures, dont la France a promis 500 millions d’euros par an dès 2013.
Maintenant que la communauté internationale semble admettre que l’échec de ses précédentes stratégies était lié au double mythe de la gratuité de ressources naturelles et de l’intelligence technologique humaine capable de répondre aux défaillances de la nature.
Alors,je pense que ce sommet de Nagoya, ouvre la voie de la monétarisation de la nature et de la financiarisation des services écosystémiques.
Sans imaginer l’émergence d’une Banque mondiale de la nature,je vous invite à considérer ces quelques éléments :
– 10 des 25 médicaments les plus vendus aux États Unis sont issus de la Biodiversité.
– 10 000€ de valeur d’usage (hectare/an) pour les récifs coralliens français.
– 210 millions de $ de production agricole liée à la pollinisation par les abeilles en suisse.
– 100 millions d’hectares de terres fertiles rachetés en 5 ans par des investisseurs.
Compte tenu que les services écosystémiques sont substantiellement équivalents et échangeables, ils peuvent permettre de créer des «crédits biodiversité».
Déjà, pour compenser l’assèchement de nappes phréatiques provoqué en Inde, notamment au Kerala, Coca-Cola restaure des rivières en Afrique. En lire +
Un recensement exhaustif de tous les écosystèmes de la Terre, leur enregistrement complet par photos satellites, et voilà un grand marché de la biodiversité qui va pouvoir s’organiser.
La finance internationale s’emparera t elle de la nature pour la marchandiser? avec pour prochaines cibles l’eau et l’air que nous respirons.
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