Au-delà des aspects d’éthique ou de légitimité, quelle attitude l’entreprise doit-elle adopter vis-à-vis de ses parties prenantes ?
Franck BRULHART propose dans cet article comment aborder une des pratiques fondamentales de la Responsabilité Sociétale, son éclairage s’appui sur une étude conduite avec Sandrine GHERRA et publiée dans son intégralité dans la revue« Finance, Contrôle et stratégie » en 2013.
Enjeu majeur pour les organisations, le thème de la responsabilité sociale de l’entreprise interroge directement la conciliation possible entre comportement socialement responsable et performance économique. C’est notamment l’implication des parties prenante qui se révèle particulièrement déterminante dans cette conciliation.
Le management des parties prenantes renvoie aux stratégies et aux comportements adoptés par l’entreprise pour gérer ses relations avec les acteurs ou les groupes d’acteurs qui ont un intérêt à la vie de l’entreprise.
Le management des parties prenantes a la lourde tâche de parvenir à générer un équilibre entre le comportement de l’entreprise et les attentes de ses parties prenantes, en vue de permettre la réussite financière et économique de l’entreprise.
Dans ce domaine, deux positions s’affrontent en vue de maximiser la performance économique:
- opter pour un management fondé sur une « orientation parties prenantes »
- ou choisir un « management différencié » des parties prenantes
Les études antérieures ne permettent pas de trancher ce débat même si elles concluent dans une majorité des cas à une association positive entre orientation parties prenantes et performance économique.
Dans ce contexte, nous avons mené une étude adressée à plus de 1000 entreprises du secteur des produits de grande consommation (agroalimentaire et hygiène), analysant sur une période de deux années leur politique de gestion des parties prenante et leur performance économique. Nos résultats montrent :
- que les entreprises qui optent pour une attitude généralisée d’écoute et de réponse aux attentes de toutes leurs parties prenantes, voient leur performance économique se dégrader.
- que l’entreprise qui met en place un ordre de priorité dans la réponse à apporter aux attentes des parties prenantes bénéficie d’une performance supérieure.
Cependant, Franck BRULHART, propose de nuancer les résultats de son étude par :
- l’horizon à long terme de l’influence de l’orientation parties prenantes (notamment par le biais des effets sur la réputation et/ou sur la capacité d’innovation), peut être en décalage avec le caractère à court terme de la mesure de la performance.
- la capacité de l’entreprise à transformer cette politique partie prenante pour l’appliquer à des fins commerciales et la « rentabiliser ».
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A lire aussi l’ article de Sandrine Gherra sur la Responsabilité Environnementale
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