Comment ces enjeux sont-ils perçus, intégrés et gérés dans les stratégies d’innovation des entreprises ? Comment penser la performance d’une démarche d’innovation durable et quels en sont les facteurs clé de succès ?
C’est à ces questions que l’étude menée par l’Institut de l’Innovation et de la Compétitivité a tentée de répondre dans sa publication de juin dernier.
La mutation de l’environnement économique, écologique et social soulève de nombreuses problématiques stratégiques comme l’accès aux matières premières dans la durée, les enjeux liés à la transition énergétique, le vieillissement de la population ou la paupérisation.
« Autant de sujets qui peuvent rendre caduques les stratégies d’aujourd’hui mais qui offrent également des espaces d’innovation, des opportunités de renouvellement de l’offre, des méthodes de travail et des mécanismes de gouvernance de l’entreprise », soulignent les auteurs.
Quelle définition de l’innovation durable ?
Pour les auteurs, l’innovation durable désigne l’ensemble des démarches d’innovation menées par l’entreprise pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux dans son activité, pas seulement techniques mais aussi celles qui prennent en compte une dimension sociale et économiques.
L’étude permet de dégager 7 idées clés
- Intégrer le développement durable dans les stratégies d’innovation.
- Aborder l’innovation durable comme une démarche incrémentale avant de générer de nouveaux business models.
- Organiser l’innovation durable par une remise à plat des stratégies et des choix d’organisation.
- Recourir à de nouvelles compétences et à de nouveaux critères d’évaluation.
- Favoriser l’innovation durable au sein de l’entreprise,
- Apprendre de ses échecs pour mieux réussir à travers une démarche itérative.
- Changer d’échelle et faire émerger des écosystèmes d’innovation durable.
Les paradoxes de l’innovation durable
Si elle est considérée comme une priorité stratégique, l’innovation durable apparaît aussi particulièrement complexe à mettre en œuvre de façon opérationnelle, comme par exemple : difficulté à construire des projets créateurs de valeur économique, sociale et environnementale, horizons de temps difficilement compatibles avec ceux des marchés financiers….
Une autre difficulté majeure concerne le portage organisationnel de l’innovation durable car non seulement celle-ci se situe à l’interface de directions différentes (direction innovation et direction DD) mais il est encore extrêmement difficile de piloter des projets transversaux, de décloisonner les frontières, voire de repenser sa position au sein de son écosystème…
Les auteurs de l’étude conseillent aux entreprises de renforcer les capacités prospectives et de management de l’innovation des acteurs en charge du développement durable, de dépasser une approche fragmentée de l’innovation durable tout en identifiant des « utopies mobilisatrices » et d’accepter et assumer la dimension « politique » de l’innovation durable.
Quelle gouvernance sociétale pour l’innovation durable ?
L’innovation durable n’est pas qu’une affaire privée mettant en jeu des entrepreneurs, marchés et entreprises, elle concerne très souvent le bien public. Ceci ouvre dès lors la question fondamentale de la gouvernance sociétale de l’innovation.
A cet égard, même si plusieurs démarches permettent de résoudre l’équation :
Innovation + Développement durable = Nouveaux business models, beaucoup reste à faire pour « oser la rupture ».
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