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Jacques-Attali_1307Pour exprimer leur responsabilité, les entreprises investissent désormais dans des actions de mécénat et misent sur des projets à fort impact social.

La mesure de cet impact leur permet d’évaluer la pertinence de leurs stratégies RSE.

Jacques Attali revient sur cette nécessité, pour chaque entreprise, d’assumer cette responsabilité.

 

 

Jacques Attali : Comme de tous les concepts à la mode, je me méfie beaucoup de ce qu’on nomme « la responsabilité sociale et environnementale des entreprises ». D’abord, parce que l’entreprise a d’abord une responsabilité à l’égard de ceux qui y travaillent, de ceux qui lui ont confié leur argent, et de ceux qui consomment ses produits.

Et, avant de s’occuper d’autres choses, elles doivent se préoccuper de cela. Une fois assurées leurs missions fondamentales, elles peuvent, elles doivent, s’occuper de la société, au sens large.

Inclure la génération future dans la RSE

J.A : Là encore, il faut prendre garde : bien des entreprises ont compris que l’opinion publique est si sensible à ces enjeux qu’une action de RSE coûte moins cher qu’une campagne de publicité et peut être plus efficace ; on voit donc des entreprises dépenser un peu d’argent pour cela.

On en voit d’autres, à la fois dans leur intérêt et dans celui du monde, associer leurs consommateurs à ces actions en promettant de consacrer une partie de leurs profits à une cause humanitaire, ou même de donner un produit à un défavorisé pour tout produit acheté par un consommateur solvable.

Tout cela est anecdotique. Pour que la RSE soit véritablement cohérente, il faut l’inscrire dans un cadre plus large.

Une entreprise doit prendre acte que les parties prenantes ne sont pas seulement les salariés, les consommateurs et les financeurs, mais aussi les générations futures. Si elle inclue cet acteur, alors elle se conduira de façon utile. C’est ce que nous appelons l’économie positive, celle qui est utile aux générations futures. Et la RSE n’est qu’une sous-partie de l’économie positive.

Avoir une vision longue du monde

J.A : Celle-ci n’est pas un acte d’altruisme dangereux pour la survie de l’entreprise. Tout au contraire. Elle est conforme à ses intérêts. Elle l’aide à se penser dans la durée. De plus en plus de financiers le comprennent, qui n’investissent que dans des entreprises prenant en compte l’intérêt des générations suivantes.

Ce sera bientôt un impitoyable critère de financement.

De même, c’est dans l’intérêt des entreprises, de penser à l’intérêt à long terme de ses salariés, et de les former, pour les préparer sans cesse aux besoins de demain. De même encore, dit-elle penser aux consommateurs d’après-demain, sans se contenter de créer des besoins en réduisant la durée de vie des objets qu’elle produit et des services qu’elle rend. Encore faut-il avoir une vision longue du monde dans lequel va vivre l’entreprise.

Pas de RSE crédible sans économie positive. Pas d’économie positive sans vision claire de l’avenir.

L’entreprise, comme l’humanité, comme chacun de nous, ne peut faire l’économie de la lucidité

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Sens et finances

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Au revoir Michel,

Michel JorasMichel Joras, enseignant-chercheur et fervent défenseur de la RSE, vient de nous quitter.

J’ai eu la chance de rencontrer Michel à un moment clé de mon chemin professionnel, il y a de cela 6 ans. Cette rencontre improbable a renforcé mes convictions sur les apports de la RSE dans le management des organisations.

 

L’expérience et l’expertise de Michel sur l’éthique, qu’il n’hésitait pas à partager parfois sans concession mais toujours avec  acuité et sens de la formule, ont fini par avoir raison de mes choix. Ainsi est née ma vision du Conseil Sociétal.

Michel avait 25 ans d’avance, mais nos parcours étaient en certains point similaires, une première partie de carrière dédiée au monde de l’entreprise et une deuxième consacrée à la diffusion des savoirs. Ce devoir de mémoire managériale nous était commun, transmettre ce que le monde des affaires nous a appris en le resituant dans un nouveau contexte de transition sociétale.

Nous avons animé ensemble pour des étudiants, des « causeries » autour de la RSE et cette maille générationnelle sur un 1/2 siècle, lui apportait je le crois beaucoup de joie et d’espérance.

Michel, je te dédie ces mots de Christian Bobin dont les livres m’ont tant apportés.

Le monde n’est si meurtrier que parce qu’il est aux mains de gens qui ont commencé par se tuer eux-mêmes, par étrangler en eux toute confiance instinctive, toute liberté donnée de soi à soi. Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s’autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l’empêchement de vivre, d’aimer.

Nous serons nombreux à poursuivre ton chemin, repose en paix.

Retrouvez les hommages à Michel ICI

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