Gildas Bonnel est Président de l’agence Sidièse, mais aussi de la commission du développement durable de L’AACC. La RSE, il y croit fort : pour lui, c’est un levier d’action et de positionnement incontournable pour les entreprises. Plus possible de faire du bullshit ! Les boîtes ont RDV avec l’Histoire. Et elles feraient mieux de l’honorer…
Pourquoi défendez-vous la RSE ?
Gildas Bonnel : Parce qu’il y a un vrai problème sémantique quand on parle de « responsabilité ». On se retrouve très vite dans un prêchi-prêcha de l’ordre de l’injonction. Il y a un côté « range ta chambre » qui m’exaspère. Alors que c’est en réalité très structurant : la RSE, c’est un moyen pour les entreprises d’honorer un rendez-vous avec l’Histoire. Ça les oblige à se positionner publiquement, à rendre compte de leur impact sur la société. Et honnêtement, il était grand temps que ce rendez-vous arrive. C’est ambitieux et structurant.
Est-ce qu’une bonne politique RSE permet de vraiment transformer les modèles ?
G. B. : Bien sûr ! Il faudrait être un sacré salopard pour mentir – et se mentir – dans le monde dans lequel on vit aujourd’hui. L’époque est fascinante : nous sommes à un moment charnière de notre humanité. La RSE, ce n’est pas gadget ! On n’est plus dans le superfétatoire ! Plus personne ne supporte les effets d’annonce : ni la société, ni les clients, ni les jeunes générations ! Les duperies sont catastrophiques pour ceux qui en abusent : l’époque et notre prise de conscience – individuelle ou collective – nous poussent à l’accélération. L’urgence climatique nous oblige à agir. Et quand ce n’est pas le cas… ce n’est pas par malice, mais souvent par paresse ou inculture.
Quels sont les meilleurs exemples qui donnent foi en la RSE ?
G. B. : La nature des conversations que je peux avoir avec mes clients a complètement changé en 10 ans. Aujourd’hui, quand je parle avec des patrons, on se dit vraiment les choses. Le débat a évolué. On ne me demande plus de rhabiller la mariée, de faire joli, de raconter une belle histoire ou de montrer les aspects les plus sympathiques d’une activité en évitant d’exposer la partie la plus fragile. Là, on est obligés de se déshabiller complètement : packaging, fournisseurs, distribution… Tout y passe.
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