Après plus de 15 ans à battre le pavé de la Responsabilité Sociétale pour que celle ci se propage dans les organisations, je suis parfois surpris de constater qu’il reste encore un important travail de sensibilisation à faire.
Alors quand je rencontre des acteurs « improbables » de la RSE avec de vraies convictions qui veulent faire avancer le sujet, je me livre avec enthousiasme à cet exercice de pédagogie sur ce que concrètement un comportement éthique et responsable peut apporter de bénéfique à l’entreprise.
Je n’ai donc pas hésité à accepter l’interview proposée par Sylvain Renard, Photographe professionnel corporate, portrait , industriel , événement, qui souhaitait marquer son engagement et apporter une contribution à sa manière à la COP21.
Je vous propose cet extrait :
SR : Quel est l’enjeu de la COP 21 pour les entreprises ?
MU : Le changement climatique est un des enjeux clés de notre développement durable, comme l’eau, la biodiversité, les ressources primaires, les énergies renouvelables. Ces enjeux sont le quotidien des territoires où les entreprises, qui y sont implantées, par leurs pratiques RSE contribuent à leur réalisation et confirment ainsi leur statut d’organisations citoyennes.
Ce n’est pas parce que le changement climatique est planétaire que c’est l’affaire des autres. Si c’est celui des états, cela devient celui des territoires et donc de chaque citoyen, a fortiori celui des entreprises .
Quand les états prennent des engagements entre eux, indirectement les entreprises seront sollicitées volontairement ou auront des obligations pour atteindre ces objectifs.
Plus les entreprises sont transnationales plus elles doivent suivre de près ces discussions.
Savez-vous que le premier secteur d’activité le plus polluant est … La Banque !
Oui, la banque, car cette activité finance des entreprises qui ont un impact sur l’effet de serre, c’est un effet domino.
Notre économie est trop « carbonée », tous les experts du climat en conviennent, nous sommes, les entreprises sont, trop dépendants du carbone.
SR : Mais alors, que peuvent faire les entreprises pour réduire cette dépendance au carbone ?
MU : Elles ont à disposition une boîte à outils pour agir en faveur du changement climatique : ce sont des pratiques RSE
Pour une entreprise il y a 3 lignes directrices :
- Atténuer le changement climatique en revoyant son process (covoiturage, système moins gourmand pour produire, isolation des bâtiments….)
- Compenser : je ne peux pas changer mon modèle économique, je compense mes émissions par la reforestation…
- S’adapter : j’adapte mon activité au changement du climat. S’il n’y a plus de neige en montagne par exemple, j’anticipe en développant de nouvelles activités.
Le changement climatique avec l’envie d’être un acteur engagé de son territoire et d’agir pour le bien commun, est une formidable opportunité d’intégrer une politique RSE à ses activités.
La question que devrait se poser tout dirigeant éthique et responsable est :
Mon activité peut-elle rester pérenne et résister à une augmentation de température de quelques °C ? Quels impacts auront la diminution des ressources (énergies, eau, matières premières..) et l’envolée de certains prix, sur mes fournisseurs, distributeurs et clients ?
Il y a actuellement une prise de conscience mondialisée des décideurs économiques et politiques. Plus l’engagement des états se resserre plus la pression va descendre.
Le non-respect des pratiques RSE impliquera moins de subvention, moins de crédit pour les entreprises. Ce ne sont pas uniquement les états, mais aussi les banques, les assureurs (certains comme Generali l’applique déjà auprès de leurs clients) qui pousseront les entreprises à respecter une démarche RSE.
Il est donc préférable de commencer à mettre en place une démarche RSE dès maintenant, tranquillement, plutôt que d’avoir à subir une obligation réglementaire ensuite, car plus le temps passe, plus la marche sera haute à franchir et l’écart important face aux concurrents.
Merci à Sylvain pour m’avoir permis de témoigner et retrouvez l’intégralité de l’interview ICI
Votre commentaire