Globalisation, mondialisation, planétarisation… , les géographes étudient sous toutes les coutures
un phénomène en passe de transformer définitivement les relations entre les humains.
L’utilisation croissante du terme « mondialisation » depuis une trentaine d’années a pu faire croire que le phénomène était nouveau.
Le terme même « mondialisation » reste encore souvent associé à l’accélération des transactions financières et à la transnationalisation des entreprises à partir des années 1970 (multinationales et délocalisations). On doit bien sûr l’étendre à une mobilité croissante des flux en tous genres et comprendre la mondialisation comme un processus général de mise en relation des différentes parties du monde.
Cependant, si la mondialisation est un processus géohistorique, inachevé et inégal, de mise en relation des différentes parties du globe dont l’horizon est la mise en monde de l’humanité, le terme convient mal pour décrire la situation dans l’instant présent.
Dans le Dictionnaire des mondialisations l’objectif est explicitement de dépasser la fragmentation des savoirs en démultipliant les portes d’entrée dans un processus perçu, au contraire, au pluriel : « les mondialisations » ; et d’offrir ainsi aux lecteurs une vision multidisciplinaire de « la triple transition (économique, écologique et sociétale) dans laquelle est engagée l’humanité ». Cette analyse est expliquée dès la nouvelle introduction, due à C. Ghorra-Gobin, qui distingue ainsi trois perspectives :
- la globalisation, qui correspondrait assez classiquement à l’expansion du capitalisme, à sa financiarisation et à sa transnationalisation ;
- la mondialisation, qui désignerait l’émergence d’une nouvelle échelle, corollaire de l’interconnexion croissante des lieux ;
- la planétarisation, qui serait la prise de conscience de la planète Terre comme écosystème fini.
On pourra voir dans ces axes de lecture les trois sphères de l’analyse classique du développement durable : la dimension économique, la dimension sociale, la dimension environnementale.
La mondialisation peut aussi se lire dans les lieux du monde, comme le montre le dernier livre de Denis Retaillé (Les Lieux de la mondialisation, 2012), qui offre l’avantage de choisir une sélection de neuf lieux parmi une infinité possible pour montrer comment « la mondialité est la présence du monde et au monde qui touche tous les lieux, même ceux de la relégation ».
On retrouve ainsi cette idée que la mondialisation est fondamentalement un processus global qui conduit à faire du monde un espace en mouvements (hommes, biens, capitaux, information).
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