Faire mesurer les impacts sociaux de leurs activités dans les pays pauvres, c’est l’initiative prise par de grandes multinationales.
Sur la base de l’empreinte écologique, Oxfam a réaliser un outil d’évaluation sociétal tout au long de la chaîne de valeur. Cette « empreinte pauvreté » mesure différents impacts sur l’économie locale du pays d’implantation d’une multinationale. Ces impacts sont ensuite évalués sur 5 critères comme : niveau de vie, bien-être et santé, diversité et égalité des sexes, amélioration des conditions de vie, stabilité et sécurité.
L’étude menée sur Coca Cola en Zambie et au Salvador montre que malgré une contribution au PIB en 2008 de 21 millions de dollars en Zambie et 83 millions au Salvador, 4000 emplois induits, 89 000 points de vente tenus majoritairement par des femmes, la situation des employés en sous-traitance reste précaire.
Oxfam ne fait pas que rappeler des problèmes connus, mais émet aussi des recommandations qui portent sur des points très précis –
– Pourquoi les conducteurs de camion zambiens font plus de huit heures de conduite par jour ?
– Quels efforts sont à faire pour privilégier l’approvisionnement local ou le respect des droits syndicaux ?
Comprendre les effets des activités sur la pauvreté.
« Il est très difficile d’évaluer si l’absence ou la présence d’une entreprise changerait la dynamique de la pauvreté » Chris Jochnick, directeur chez Oxfam USA et de poursuivre « cette étude cherche à attirer l’attention sur la multiplicité des impacts pour les placer dans un cadre normatif et les analyser. Elle n’est qu’un élément d’une réalité très complexe. Nous espérons en faire une plate-forme sur laquelle les parties prenantes pourront s’appuyer pour inciter l’entreprise à s’orienter vers des stratégies « pro-poor ».
En analysant l’impact sur les communautés, l’empreinte pauvreté a aussi une fonction stratégique. Elle permet aux entreprises d’affiner leur positionnement sur le marché des « pays les moins avancés ».
Ainsi Coca Cola, en Tanzanie, met son expertise logistique au service d’un projet pilote de distribution de médicaments en partenariat avec la fondation Bill & Melinda Gates et le Ministère de la santé.
Mais aussi au Kenya et en Ouganda et toujours en collaboration avec la fondation Gates, où Coca Cola a initié un programme pour que 50 000 producteurs de fruits puissent doubler leur revenu d’ici 2014.
L’évaluation volontaire par une entreprise multinationale de son «empreinte pauvreté » s’inscrit donc pleinement dans une démarche de Responsabilité Sociétale.
La généraliser permettrait une meilleure compréhension des rôles et des enjeux de ces grandes entreprises dont nous attendons l’expression d’une forte exemplarité sociétale.
Source : Novethics
Votre commentaire